Homélie du 3ème dimanche de l’Avent
Abbé Jean Compazieu | 8 décembre 2017
RÉJOUISSEZ-VOUS
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En ce 3ème dimanche de l’Avent, nous sommes invités à nous réjouir. C’est l’appel que nous adresse Isaïe dans la première lecture : “Je tressaille de joie et mon âme exulte en mon Dieu”. Ces paroles concernent un peuple qui vient de vivre environ 50 ans en terre d’exil. Revenu dans son pays d’origine, il se trouve en situation de détresse. C’est là que le prophète intervient ; il se présente comme le messager du Seigneur : non Dieu n’abandonne pas son peuple ; la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres ; les cœurs brisés sont réconfortés ; c’est vraiment un temps de grâce pour tous ceux qui mettent leur foi dans le Seigneur.
Cette bonne nouvelle est toujours d’actualité dans le monde tourmenté qui est le nôtre : le Seigneur est là, au cœur de nos vies. Il est la bonne nouvelle annoncée aux pauvres, aux exclus et à tous ceux et celles qui souffrent. Il est venu rendre à tous les hommes leur liberté et leur dignité d’enfants de Dieu. Comme disait le pape Jean-Paul II, “il est celui qui a donné Dieu aux hommes et les hommes à Dieu”. C’est un don que lui seul peut nous faire.
Le cantique de Marie (qui suit la première lecture) va dans le même sens. C’est la même bonne nouvelle : Dieu est sauveur. Il comble de biens les affamés. Il relève Israël son serviteur. D’ailleurs, le nom donné à Jésus signifie “Le Seigneur sauve”. Sa venue est une bonne nouvelle pour le monde de son époque mais aussi pour nous aujourd’hui. C’est pour cela qu’en ce temps de l’Avent, il est si important de se mettre dans une attitude d’accueil et de joie. Marie est là pour nous y aider. Avec elle, nous chantons les louanges du Seigneur qui continue à faire des merveilles.
“Soyez dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance…” Ces paroles sont de saint Paul (2ème lecture). Il invite les chrétiens de son temps et ceux d’aujourd’hui à puiser aux sources de la joie qui est en Dieu, Père Fils et Saint Esprit. Pour l’obtenir, il faut prier sans cesse car elle est un don de Dieu. En ce temps de l’Avent, nous célébrons Celui qui vient à nous. Mais pour que cette rencontre soit possible, il importe que nous allions à lui. C’est dans ce contact régulier avec lui que nous trouverons la vraie joie.
Dans l’Évangile, c’est Jean Baptiste qui intervient, le dernier prophète de l’Ancien Testament ; à la suite d’Isaïe, il se présente comme “la voix qui crie dans la désert”. Il déçoit les chefs religieux qui viennent l’interroger : Non, il n’est pas le Messie, ni Élie, ni le prophète annoncé ; il n’est que le témoin de Celui qui est la Lumière du monde. Sa mission c’est de la montrer à tous : “Au milieu de vous, se tient Celui que vous ne connaissez pas.” C’est toujours vrai dans notre monde d’aujourd’hui. Jésus est toujours là au milieu de nous et beaucoup ne le savent pas. Notre synode diocésain nous a rappelé qu’il est venu parmi nous “pour que les hommes aient la vie.”
Mais pour que le Seigneur puisse venir chez nous, il nous faut redresser son chemin, éliminer tout ce qui est tordu en nous. Nous avons tous à nous convertir, éradiquer de notre vie tout ce qui est orgueil, paroles blessantes, accusations injustes. Nous vivons dans un monde qui souffre de la violence, de l’injustice, de l’égoïsme. Dans ce cas, il n’y a pas de place pour Dieu dans notre vie. Le pape François nous dit que “même les croyants courent ce risque… Beaucoup succombent et se transforment en personnes vexées, mécontentes et sans vie.”
Nous sommes à une semaine de Noël. Tout est prévu pour un Noël de fête, les cadeaux bien colorés et bien enrubannés, le réveillon, les illuminations dans nos rues et nos maisons. Mais le risque est grand d’oublier Celui qui est à la source de cette fête. Les crèches sont là pour nous le rappeler, mais en de nombreux endroits, on n’en veut plus : “Il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reçu.”
La question nous est posée : Sommes-nous disposés à accueillir Celui qui vient nous sauver ? C’est le moment de redonner toute sa place à la prière et à tout ce qui peut nous aider à réorienter toute notre vie vers le Seigneur ; par le sacrement du pardon, nous pourrons redresser tout ce qui est tortueux en nous. Le Christ ne demande qu’à nous combler de son amour. Ses paroles sont celles de la Vie Éternelle.
Nous allons célébrer l’Eucharistie : nous chanterons “Béni-soit Celui qui vient au nom du Seigneur”. Oui, l’Avent c’est Jésus qui vient et nous ne pouvons que le chanter et lui rendre grâce. Les plus beaux cadeaux, les réveillons les plus fastueux ne sont rien auprès de ce petit enfant né dans des conditions misérables. C’est auprès de lui que nous trouvons la vraie joie. Lui seul peut nous aider à évangéliser Noël car il en est le principal acteur. Il nous invite et nous attend tous à la crèche. Qu’il nous donne de répondre joyeusement à son appel.
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Sources : “La joie de l’Évangile (Pape François), Revues Feu Nouveau, Fiches dominicales, Lectures bibliques des dimanches (Albert Vanhoye) – Commentaires de Claire Patier, Guide Emmaüs des dimanches et fêtes (JP Bagot), Homélies pour l’année B (Amédée Brunot), Homélies du dimanche année B (Mgr Léon Soulier)
Méditation et temps de prière à partir de l’Évangile du jour : Lire et écouter